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Chroniques de voyage Convertir en PDF Version imprimable Suggérer par mail
24-06-2008

bob Chroniques de voyage :" Ces jeunes malgaches qui travaillent ".A l’heure où le salon du livre et de la presse jeunesse de Genève ferme ses portes, dans le train qui me ramène à Paris, j’ai décidé d’écrire, pour témoigner, pour se rebeller contre la fatalité.Quel avenir auront les enfants malgaches, mes enfants, qui fonderont une famille dans une quinzaine d’années et qui auront à leur tour à élever leurs propres enfants.

A l’heure où le salon du livre et de la presse jeunesse de Genève ferme ses portes, dans le train qui me ramène à Paris, j’ai décidé d’écrire, pour témoigner, pour se rebeller contre la fatalité. Quel avenir auront les enfants malgaches, mes enfants, qui fonderont une famille dans une quinzaine d’années et qui auront à leur tour à élever leurs propres enfants ?
Nous, la génération sacrifiée, sacrifiée par l’histoire, par les crises économiques et politiques que subissent trop souvent le pays, n’acceptons pas la fatalité dans laquelle on a décidé de nous soumettre.
Nous, les jeunes malgaches, sommes déjà levés pour prendre en main notre avenir, décidés que nous sommes de refuser qu’on prenne les décisions à notre place.
A l’heure où un de mes livres sera édité en 235.000 exemplaires pour garnir les bibliothèques des écoles malgaches, pourquoi je suis encore dans le tourment ?
Parce que mes droits en tant qu’auteur et éditeur ont été bafoués par nos gouvernants qui ne connaissent rien de la valeur du savoir et de la Culture.
J’ai toutes les peines du monde à faire lire à ma fille aînée, enfant de l’an 2000 qui préfère la télévision, l’internet et les petites babioles de haute technologie que lui propose sa décennie.
Devant un paysage montagneux qui défile sans que je le voie, je pense aux gens extraordinaires que j’ai rencontrés sur le salon, aux rages de certains pour un monde africain meilleur. J’y ai aussi rencontrés des gens qui s’entêtent à vouloir déverser dans nos pays des livres dont les lecteurs européens ne veulent plus, pour … se donner bonne conscience.
Pourquoi ne peuvent-ils pas comprendre que l’Afrique ne veut pas qu’on décide à sa place ?
Peut-être parce que les gouvernants africains applaudissent quand les européens créent des bibliothèques dans les villages où il n’y a rien. Est-ce celà notre destinée parce que nous sommes pauvres ?
Non, nous ne sommes pas pauvres parce que nous avons des jeunes qui travaillent et qui savent ce qu’ils veulent. Oui, les pays du Sud ne sont pas pauvres.Ce sont les pays soi-disant développés qui ont décidé que nous sommes pauvres, parce qu’ils comparent ce qui n’est pas comparable.
Pourquoi vouloir à tout prix parler de ce qui ne va pas chez nous ? Parce que celà arrange nos gouvernants. Parce que celà arrange les Bailleurs de fonds des pays du Nord qui ne trouvent que dans les pays du Sud les moyens de gagner de l’argent.
Les banques européennes ne sont aussi rentables que chez nous. Cela veut dire que nous ne sommes pas pauvres. Nous sommes asphyxiés par ces rapaces qui nous suçent jusqu’à la moelle et qui font en sorte qu’on ne sortira jamais la tête hors de l’eau.
Je plains ces pauvres gouvernants africains qui jouent le jeu et qui finissent leurs vieux jours exilés.
Je regarde un moment le paysage qui défile sous mes yeux et je me dis que finalement, je préfère mon pays avec ses paysages magnifiques, si vert sur la route de l’est, jaune et un peu aride en allant vers l’ouest, à vous couper le souffle sur les routes du Sud.
J’ai hâte de terminer mon prochain livre où je pourrai faire découvrir la richesse de son pays aux petits enfants malgaches qui ne sont jamais sortis de leur coin perdu.
Penser aux autres, donner aux autres, travailler ensemble, tout simplement se prendre en charge. Tout être qui a le savoir a le devoir de le partager.
Après avoir vu tous ces livres africains qui foisonnaient sur le salon et ces auteurs qui osaient parler, moi aussi j’ai décidé de parler.
A la télévision, le soir, on révèle les pauvres de France qui font les poubelles des grands supermarchés. Alors pourquoi les français veulent tellement aider les pays du Sud alors que les gens meurent de faim devant leurs immeubles ? Effarant !

Chaque pays a sa réussite et sa part de pauvreté.
Pourquoi ces malgaches de la diaspora pensent qu’ils sont plus intelligents que les malgaches du pays et osent donner des leçons de morale ?
Pensez à revenir au pays, pensez à vivre nos vies d’abord.
Regardez-vous vous-même avant de donner des leçons.
Et n’oubliez pas ces jeunes malgaches qui se battent pour un monde meilleur.

Marie Michèle RAKOTOANOSY Genève,
5 mai 2008

Dernière mise à jour : ( 05-03-2010 )
 
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