Il me fallait partir, sortir de ces visions de cauchemar où je me sens impuissante et où je vois une nouvelle fois les projets bâtis, anéantis devant mes yeux.

Cela fait deux mois que nous ne recevons plus de commandes, que nous ne travaillons plus correctement. Tous les projets d'édition sont suspendus.

Il me fallait à tout prix partir pour trouver d'autres motivations, pour me nourrir de l'effervescence des professionnels du livre sur le salon.

La présence de quelques uns de mes livres sur une table dans le stand de Vents d'ailleurs, à l'initiative de l'Alliance Internationale des Editeurs Indépendants, me remet un peu de baume au coeur.

Sur le salon, Il y a eu plusieurs rencontres pour le projet de salon du livre à Antananarivo en 2010, en marge du Sommet de la Francophonie. Chaque réunion a été positive, les partenaires ont été très attentifs au projet. Ils nous encouragent à aller de l'avant et espèrent vivement que la situation revienne à la normale à Madagascar.

La formation de maquettistes et d’éditeurs sur le manuel scolaire prévue au mois de mars a été reportée au mois d'avril. J'espère sincèrement que cette formation aura lieu, car même si, le Ministre de l'éducation actuel a décidé de suspendre la réforme, il faudra bien un jour ou l'autre faire des manuels scolaires pour les élèves.

Incapable de prédire une issue positive aux problèmes à Madagascar, je me laisse envahir par mes émotions en déambulant dans les couloirs du salon et, de temps en temps, le fait d'entrer dans un stand et de pouvoir toucher et humer les livres un à un, m'enivre.

Razafintsalama Marie Michèle