alerte sur les dons de livres |
15-05-2008 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Alerte sur les dons de livres déversés à Madagascar : impacts et enjeux.
Appel à la vigilance à l’envoi massif de dons de livres à Madagascar
Le saviez-vous ? . Que plus de 80% des Malgaches ne parlent que le malgache et plus de la moitié sont des jeunes de moins de 10 ans. . Qu’en 1982, on a recensé 1 549 titres à Madagascar et en 2007, l’édition malgache ne compte que 1 400 titres dont 236 manuels scolaires, 33 livres parascolaires et 55 livres de littérature pour la jeunesse . Qu’en moyenne on édite 130 titres par an dont 90% ne seront pas réédités faute de moyens financiers . Qu’ en 2003, 293 tonnes de livres en langue étrangère ont été envoyées à Madagascar, nécessitant la somme de 376.400€ pour leurs envois . Qu’en 2004, 309 tonnes de livres en langue étrangère ont été envoyées à Madagascar, nécessitant la somme de 397.390€ pour leurs envois . Qu’en 2005, 328 tonnes de livres en langue étrangère ont été envoyées à Madagascar, nécessitant la somme de 420.470€ pour leurs envois . Qu’en 2006, 1.082 tonnes de livres ont été envoyées à Madagascar, nécessitant la somme de 1.138.877€ pour leurs envois . Qu’une partie de ces sommes consacrées aux envois seraient plus utilement dépensées dans l’achat de livres locaux, de meubles de rangement et même de bâtiments pour installer des bibliothèques . Que l’envoi massif de livres nuit à l’activité de la librairie, au développement de l’édition locale, n’encourage par la lecture quand il ne correspond pas au besoin réel et induit en erreur la majorité des lecteurs malgaches qui pensent que le livre est un produit qui se donne mais ne s’achète pas . Que les écoles qui reçoivent des dons de livres de l’étranger n’achètent plus de livres édités localement même si cela leur permet de dégager un budget pour l’achat local et même si les offres sont différentes . Que la majorité des quatre millions d’enfants malgaches scolarisés sont en milieu rural et que l’enseignement s’y fait en malgache et quelques fois en bilingue français/malgache . Que pour donner le goût de la lecture aux enfants, il faut les faire lire dans leur langue maternelle . Que 132 centres de lecture sont implantés dans les zones reculées et que plus de 80% des livres s’y trouvant sont en français, alors que les animateurs de ces centres parlent à peine le français et de ce fait, ils ne pourront pas faire d’animations avec les livres . Que les enfants malgaches dans les 19.395 établissements publics n’ont aucun livre en malgache à lire en classe . Que le livre permet de garder, de transmettre et de diffuser les connaissances et la culture . Que des ONG qui font des actions en direction des enfants de rue apprennent à lire et à écrire à ces enfants avec des livres en langue française, langue qu’ils n’utilisent pas dans leur vie quotidienne . Que des centaines de milliers de touristes viennent à Madagascar et laissent des livres usagés dans les villages en brousse sans se demander si cela leur est vraiment utile ou pas . Que ces livres donnés sont généralement laissés dans les cartons ou entassés sur un petit meuble parce qu’il n’y a pas de places pour les ranger . Qu’il existe une Charte du don de livres qui régit les envois de don et qui recommande le partenariat avec les éditeurs locaux pour les achats de livres(Article 16. De manière générale, il serait très souhaitable de rechercher le partenariat des éditeurs locaux afin d'acquérir des ouvrages d'auteurs locaux à mettre à la disposition des lecteurs.) . Que l’acte de donation doit s’accomplir dans un vrai esprit de partenariat à deux sens pour le respect mutuel de chacun(Article 18. Dans un véritable esprit de partenariat, donateurs et destinataires collaboreront pour faire connaître à leur public respectif, la culture de l'autre par le biais d'animations autour du livre, du conte, de la musique et des arts plastiques.) . Que le don entretient l’assistanat et ne conduit pas à un développement durable de l’édition malgache et la lutte contre l’analphabétisme . Qu’éditer des livres en malgache qui parlent de la vie des malgaches susciterait plus d’intérêt aux enfants malgaches . Qu’ils existent une chaîne du livre malgache déficiente (quelques centaines d’auteurs publiés, vingt cinq librairies, seize éditeurs malgaches et 295 bibliothèques) mais prêts à relancer l’édition malgache et offrir des livres de qualité aux enfants malgaches . Que pour que cette chaîne puisse se construire, elle doit s’appuyer sur les achats des institutions, des Associations et ONG oeuvrant dans l’éducation et des bibliothèques . Qu’un livre produit à Madagascar est tiré en moyenne en 500 exemplaires et il n’est en général pas réédité faute de moyens . Qu’un livre pour enfant en malgache est vendu à 3€ et qu’il sera difficile pour le malgache ayant un salaire mensuel de 27€ de consacrer un budget à la consommation de livres
Optons ensemble à partir de maintenant pour une nouvelle manière de « Donner » Donnons la chance Aux enfants malgaches de lire dans leur langue maternelle De construire eux-mêmes leur identité culturelle Aux auteurs malgaches de s’exprimer A la Culture malgache de s’épanouir dans la diversité Pour en parler, contactez : Télécharger ici le tableau dons de livres en version pdf
En 2005, on comptait 44 titres livres pour enfants, en 2009, le chiffre a doublé.L'édition malgache est encore occupée par les livres religieux. Pourtant, on ne constate pas leurs impacts sur la lecture auprès de la population. |
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Dernière mise à jour : ( 25-07-2016 ) |